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Tendances du monde du travail en 2026 : IA, soft skills et plus d’humanité

9 min

L’essentiel en bref 

  • L’IA n’est plus un sujet spécialisé, mais fait partie intégrante de presque toutes les professions. Comprendre, réfléchir, appliquer : les personnes qui en sont capables sont prêtes. 
  • Les “soft skills” ou compétences relationnelles font la différence. Esprit critique, empathie, capacité d’apprentissage : ce qui a une résonance humaine devient stratégiquement important. 
  • La tendance « Skills First » ouvre des opportunités aux personnes en reconversion professionnelle, en apprentissage et à toutes celles et ceux qui ont plus de compétences que ne le montre leur CV. 
  • L’apprentissage devient un compagnon permanent. 
  • L’humain est au centre.  

Pourquoi 2026 sera une année décisive

En 2025, le monde du travail a changé sensiblement, et à une vitesse qui a surpris beaucoup de gens. Les avancées technologiques, les nouveaux modèles de travail, l’incertitude économique et la pression croissante pour continuer à se former posent de nouvelles questions aux employé·e·s : que demandera-t-on encore demain ? Quelles compétences me permettront d’être prêt·e pour l’avenir ?

2025 : entre bouleversements et désorientation

D’après les dernières Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2025, on vit actuellement l’un des changements de compétences les plus rapides de ces dernières décennies. Des technologies comme l’IA générative, mais aussi les plateformes numériques et l’automatisation, changent les exigences dans jusqu’à 40 % de tous les emplois. Les activités avec un haut degré de répétitivité, comme dans l’administration, le service client ou la production, sont particulièrement touchées.

Mais le changement est plus profond. Outre les compétences techniques, les compétences cognitives, sociales et liées à l’apprentissage sont de plus en plus mises en avant. Le déficit de compétences s’accroît, tout comme l’incertitude de beaucoup d’employé·e·s.

Que doivent savoir les employé·e·s aujourd’hui pour ne pas être laissé·e·s pour compte en 2026 ?

La bonne nouvelle : il n’est pas nécessaire de se réorienter radicalement, mais il faut être prêt·e à se perfectionner. Pour rester dans la course en 2026, il faut savoir trois choses dès maintenant :

1. Une compréhension de base de la technologie devient indispensable

La maîtrise de l’IA (AI Literacy) n’est plus une compétence spécialisée, mais fait partie de la culture générale numérique (plus d’infos dans le chapitre suivant). Même celles et ceux qui ne travaillent pas dans l’informatique seront amenés à utiliser des outils, des plateformes ou des processus décisionnels basés sur l’IA.

2. Les compétences relationnelles deviennent cruciales

Créativité, communication, organisation personnelle, esprit d’équipe : les compétences dites « du futur » gagnent en importance. L’OCDE montre que, surtout dans des environnements complexes et automatisés, les entreprises ont besoin de personnes capables de réfléchir, de créer des réseaux et de diriger.

3. L’apprentissage devient une tâche permanente et plus accessible que jamais

De nouveaux formats d’apprentissage comme le micro-apprentissage, les plateformes de compétences ou les formations en interne permettent de se former en continu, indépendamment de son âge ou de son parcours professionnel. La formation devient plus flexible, plus courte et plus pratique.

2026 décidera qui sera à l’avant-garde et qui sera à la traîne

Les prochains mois offrent l’opportunité de se préparer activement à l’avenir. Tout n’est pas prévisible, mais beaucoup de choses peuvent être façonnées. L’accès à la connaissance n’a jamais été aussi facile. C’est maintenant qu’il faut agir.

2026 ne sera pas une année d’immobilisme, mais de mouvement professionnel. La question est : où voulez-vous aller ?

La maîtrise de l’IA (AI Literacy) : la nouvelle compétence de base

L’intelligence artificielle fait depuis longtemps partie de notre quotidien (professionnel). Mais qu’est-ce que cela veut dire pour les demandeurs et demandeuses d’emploi, les personnes actives et les entreprises ? C’est clair : la maîtrise de l’IA, c’est-à-dire la capacité à comprendre l’IA, à l’utiliser de manière critique et judicieuse, devient une condition préalable dans presque tous les domaines professionnels.

Qu’est-ce que la maîtrise de l’IA, au juste ?

Ce terme ne parle pas de la programmation des systèmes d’IA, mais de l’utilisation intelligente et réfléchie des outils d’IA dans le contexte du travail. La maîtrise de l’IA, c’est :

  • la formulation de prompts efficaces (Prompt Engineering)
  • le classement et l’évaluation des résultats de l’IA
  • une compréhension de base des biais, de la transparence et de l’éthique des données
  • la capacité à utiliser les outils d’IA de manière sûre, efficace et responsable.

En bref : celles et ceux qui maîtrisent l’AI Literacy ne sont pas remplacés par l’IA, mais travaillent avec elle sur un pied d’égalité.

Pourquoi cela deviendra-t-il si important à partir de 2026 ?

D’après le dernier rapport de l’OCDE « Perspectives sur les compétences 2025 », savoir utiliser les systèmes d’IA (surtout l’IA générative) sera l’une des compétences professionnelles les plus expressément demandées dans les années à venir :

« D’ici à 2026, des technologies comme les LLM [Large Language Models] vont changer les profils de compétences demandés pour environ 40 % des emplois, en partie par l’automatisation et en partie par de nouveaux profils de tâches. »

— OECD Skills Outlook 2025 (Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2025), chapitre 1.1

En même temps, le rapport souligne que la maîtrise de l’IA fait particulièrement défaut là où elle serait la plus nécessaire : chez les personnes ayant un niveau d’éducation moins élevé, des revenus plus faibles ou un parcours non universitaire.

Qui a besoin de maîtriser l’IA ?

Les pros de l’informatique, bien sûr ! Mais aussi :

  • l’Administration et les Relations Humaines (analyse automatisée des candidatures)
  • le Marketing et la Communication (génération de textes et d’images avec l’IA)
  • les Soins et l’Éducation (systèmes d’assistance numériques)
  • l’Artisanat et la Logistique (planification et contrôle de qualité automatisés)

La maîtrise de l’IA devient donc une compétence transversale, un peu comme la lecture ou les connaissances numériques de base.

Qu’est-ce que cela veut dire concrètement pour les employé·e·s ?

Il ne suffit pas de connaître un outil comme ChatGPT, il faut aussi savoir l’utiliser correctement : de manière éthique, efficace et responsable. Car seules les personnes qui comprennent les limites de l’IA peuvent s’imposer dans le monde du travail en tant qu’hommes et femmes dotés d’un esprit critique.

Nous avons un article pour vous dans lequel nous vous présentons les principaux outils d’IA. 

Les soft skills ou compétences relationnelles : un facteur de réussite incontournable

Les technologies évoluent de façon fulgurante, mais ce qui rend les gens vraiment prêts pour l’avenir, ce ne sont pas seulement les nouveaux outils, mais aussi des compétences intemporelles : écouter, créer des liens, remettre en question, agir avec empathie. Face à l’automatisation et à l’intelligence artificielle, on assiste à une renaissance des compétences relationnelles.

Quand les machines prennent le relais, l’humain reste

L’idée est simple : plus les processus de travail peuvent être automatisés, plus les compétences qui ne peuvent pas être remplacées par des algorithmes prennent de l’importance.

Selon le dernier World Economic Forum Future of Jobs Report, les compétences relationnelles telles que la pensée analytique, la pensée créative, la résilience, la curiosité et l’empathie font partie des compétences les plus recherchées pour 2026, tous secteurs confondus et quel que soit le niveau d’éducation.

Qu’est-ce que les compétences relationnelles et pourquoi sont-elles si recherchées ?

Les compétences relationnelles englobent un large éventail de capacités personnelles, sociales et communicatives. Les compétences suivantes sont particulièrement recherchées actuellement :

  • gestion de soi (par exemple : hiérarchisation des priorités, concentration, responsabilité personnelle)
  • esprit critique et capacité à prendre des décisions
  • esprit d’équipe et communication
  • flexibilité face au changement
  • volonté d’apprendre

Contrairement aux qualifications techniques, les compétences douces ou soft skills peuvent être transférées à n’importe quel nouveau poste. Elles sont adaptables, indépendantes du contexte et rendent les employé·e·s  en période d’incertitude.

Le marché du travail change de mentalité : les compétences avant le CV

Bien des entreprises ne recrutent déjà plus de manière classique sur la base du CV, mais sur celle des compétences vérifiables. Cette stratégie « skills first » signifie que celles et ceux qui peuvent démontrer de manière crédible leurs aptitudes à communiquer, leur volonté d’apprendre et leur esprit d’équipe ont un avantage, même sans parcours professionnel parfait.

Et en Suisse ?

Ici aussi, le monde du travail change, notamment à cause de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, de la numérisation et des nouveaux modèles de gestion. Les entreprises accordent de plus en plus d’importance aux profils de compétences globaux. Les diplômes et les CV ne sont qu’une partie du tableau : la personnalité et l’attitude comptent plus que jamais.

Les compétences d’abord, le CV ensuite

De plus en plus d’entreprises ne recrutent plus principalement en fonction des titres, des diplômes ou d’un parcours professionnel sans faille, mais en fonction de ce que les gens savent réellement faire.

C’est ce que nous faisons chez JobCloud. Marina Faria, recruteuse senior, révèle : « Chez Jobcloud, nous ne regardons pas seulement le CV, ce sont les personnes qui se cachent derrière les titres qui nous intéressent. Les compétences relationnelles, la volonté d’apprendre, le bon état d’esprit et l’adéquation culturelle sont pour nous tout aussi importants que les compétences techniques. Car les compétences qui comptent aujourd’hui vont souvent au-delà des diplômes. »

Le changement de paradigme dans le recrutement

Traditionnellement, plus le diplôme était élevé, meilleures étaient les chances. Aujourd’hui, les diplômes continuent de jouer un rôle, mais dans un monde du travail où les profils d’emploi changent constamment et où les nouvelles compétences sont plus importantes que les connaissances factuelles pures, cette façon de penser perd de plus en plus de son importance.

Selon l’OECD Skills Outlook 2025, de plus en plus de pays et d’entreprises s’orientent vers une approche basée sur les compétences afin de promouvoir l’égalité des chances et de remédier à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En effet, toutes les personnes qui ont du potentiel n’ont pas forcément un CV parfait, mais beaucoup ont exactement les compétences dont on a besoin aujourd’hui.

Concrètement, que signifie « Skills First » ?

« Skills First » veut dire que dans le processus de candidature, on ne se concentre pas seulement sur le CV, mais surtout sur les compétences vérifiables :

  • Quelles sont vos compétences techniques et non techniques ?
  • Quels outils, méthodes, compétences relationnelles ou compétences numériques possédez-vous ?
  • Qu’avez-vous utilisé en pratique, indépendamment de votre titre ?

Pourquoi ce changement intervient-il précisément maintenant ?

Selon Mercer (2025), les entreprises sont actuellement confrontées à un dilemme : elles ne trouvent pas de personnel qualifié adapté et, dans le même temps, elles négligent de nombreux candidats potentiellement appropriés parce que leur profil ne correspond pas parfaitement à l’ancien schéma.

L’approche « Skills First » ouvre de nouvelles portes, surtout pour :

  • les personnes qui changent de secteur ou de carrière
  • les gens présentant un parcours non linéaire
  • les personnes qui reviennent sur le marché du travail
  • les talents avec une formation continue non formelle ou informelle

Qu’est-ce que cela veut dire pour vous ?

Vos compétences comptent. Plus que votre parcours.

Si vous :

  • utilisez des outils, des programmes ou des méthodes avec assurance,
  • avez mené à bien des projets,
  • apprenez et continuez d’évoluer au quotidien…

Vous avez alors quelque chose à présenter, même sans CV « parfait ».

Ce dont vous avez besoin, c’est d’être clair sur vos points forts et de savoir les communiquer et les mettre en avant.

Conseil : faites une « carte de vos compétences ». Listez toutes vos compétences (techniques, numériques, sociales) et complétez-les avec des exemples concrets tirés de votre quotidien professionnel.

L’apprentissage tout au long de la vie devient « normal »

L’époque où un diplôme professionnel suffisait pour toute la vie est révolue. Aujourd’hui, les connaissances évoluent plus vite que jamais, ce qui signifie que l’apprentissage ne s’arrête jamais. Ce qui était autrefois de la formation continue fait aujourd’hui partie du travail. Apprendre pendant toute sa vie devient la norme.

La formation continue n’est plus un choix, mais une obligation (et une chance)

Le dernier rapport Mercer Global Talent Trends Report 2025 décrit l’apprentissage comme « un outil stratégique de survie pour les organisations ».

Il met particulièrement l’accent sur :

  • la transition vers des parcours d’apprentissage basés sur les compétences
  • l’intégration de l’apprentissage dans le quotidien professionnel
  • l’utilisation de l’IA pour identifier les besoins individuels en matière d’apprentissage.

Près de 90 % des entreprises interrogées dans le monde entier prévoient de repenser fondamentalement leur culture d’apprentissage, en abandonnant les séminaires classiques au profit d’un apprentissage continu et personnalisé.

L’ACCA (Association of Chartered Certified Accountants) souligne également que dans un monde du travail de plus en plus axé sur les projets et l’agilité, il est essentiel que les employé·e·s puissent acquérir rapidement de nouvelles compétences sans avoir besoin d’une formation formelle ou de programmes fastidieux.

L’humanisation du monde du travail

Dans un monde où tout doit être mesurable, efficace et évolutif, une tendance prend particulièrement de l’importance : le retour à l’humain. 2025 est vu comme un tournant vers un monde du travail qui ne se contente pas de fonctionner, mais qui donne aussi du sens, favorise les relations et offre une sécurité psychologique.

Pourquoi l’humain revient au centre des préoccupations

D’après le Mercer Global Talent Trends Report 2025, 94 % des employé · e · s veulent une « expérience de travail plus humaine », marquée par la confiance, l’appartenance, la flexibilité et le sens. Et les entreprises qui prennent ces besoins au sérieux ont manifestement plus de succès, car elles gardent leurs talents et encouragent l’innovation.

Le rapport décrit cette nouvelle phase comme une « transformation centrée sur l’humain » :

🔸 le leadership devient plus empathique

🔸 le sens remplace le simple profit

🔸 la sécurité psychologique devient une condition préalable à la performance

🔸 la culture devient plus importante que la structure.

L’humanité est une tâche de leadership

La conception du leadership change aussi fondamentalement. Les dirigeant · e · s devront, à l’avenir, agir surtout de manière connective, authentique et empathique, au lieu de se contenter de déléguer ou de contrôler.

L’avenir du travail est humain

La technologie fait avancer le monde du travail, mais c’est l’humanité qui le tient uni. Celles et ceux qui réfléchissent, font preuve d’empathie et participent à la conception ne sont pas seulement nécessaires, mais sont aussi appréciés.

Le travail peut être efficace.

Mais il doit aussi avoir du sens.

Perspectives – Façonner activement l’avenir

2026 ne sera pas une année comme les autres. Elle marquera la transition vers une nouvelle réalité du travail, façonnée par la technologie, mais portée par les gens. Les règles du jeu changent. Et plus vite que beaucoup ne le pensaient.

Ce que vous pouvez faire maintenant

  • Réfléchissez à vos points forts : quelles sont vos compétences, indépendamment de votre titre professionnel ?
  • Rendez-vous visible : profils en ligne, badges de compétences, exemples de projets.
  • Prévoyez du temps pour apprendre : 30 minutes par semaine suffisent pour progresser.
  • Parlez d’humanité : au sein des équipes, lors des entretiens de feedback, dans les prises de décision.

L’avenir n’attend pas. Mais on peut le façonner. Commencez dès aujourd’hui.

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