Marché du travail

Forum économique mondial de Davos : les principales conclusions, ainsi que leur importance pour les employeur·euse·s et les employé·e·s

Comme tous les ans depuis 1971, les patron·ne·s et les dirigeant·e·s du monde entier se sont réuni·e·s à Davos dans le cadre du Forum économique mondial. « Reconstruire la confiance » : c’était le thème de cette édition 2024, qui s’est déroulée du 15 au 19 janvier. De l’intelligence artificielle à la durabilité, en passant par la cybersécurité, de nombreux sujets ont été abordés. Décryptage des principales informations à retenir de ce rassemblement.

 

Le Forum de Davos en quelques lignes

 

Souvent dénommé Forum de Davos, le Forum économique mondial (WEF) est une fondation à but non lucratif qui a vu le jour en 1971, à l’initiative de Klaus Schwab. Il réunit des acteur·rice·s venant des quatre coins du monde et participant à la sphère politique, sociale, scientifique ou encore économique. Ainsi, grand·e·s patron·ne·s, banquier·ère·s, groupes militants ou encore chef·fe·s d’État et de gouvernement se retrouvent tous les ans dans la commune de Davos, nichée au cœur du canton des Grisons.

 

Quel est le but du WEF ?

 

Les acteur·rice·s du Forum de Davos se réunissent afin de débattre des grands sujets qui régissent le monde économique et social d’aujourd’hui. Mais quel est le but de ce rassemblement, concrètement ? Son principal objectif est de réfléchir à des solutions significatives pour résoudre les différents problèmes mondiaux et « améliorer l’état du monde », comme le dit le slogan du WEF. Du côté des entreprises, ce forum est l’occasion d’acquérir des investissements, de rencontrer d’autres dirigeant·e·s, de mettre en avant leurs idées, de relever des défis d’ordre économique et social, ainsi que de comprendre leur place dans cet univers économique mondial. Six des sept conseiller·ère·s fédéraux·les étaient par ailleurs présent·e·s cette année pour représenter la Suisse et discuter de sa relation avec l’Union européenne !

 

Quelle est l’importance de connaître ce forum pour les employé·e·s ?

 

En tant qu’employé·e, les enjeux du Forum de Davos sont également les vôtres, car vous évoluez tout autant au sein de ce monde qui connaît de nombreuses mutations du travail. Les conclusions qu’apporte par ailleurs ce rassemblement chaque année sont une chance pour vous de comprendre les enjeux actuels du marché du travail et d’élargir votre éventail de compétences. Ne l’oubliez pas, vous êtes une partie prenante de l’entreprise ! En comprenant mieux les enjeux économiques et sociaux actuels, vous serez également plus aptes à saisir les opportunités et à développer votre carrière.

 

Bon à savoir : le WEF pousse aussi les entreprises à placer les employé·e·s au centre des préoccupations et à mieux gérer leur main-d’œuvre.

 

Quelles sont les tendances qui définissent l’agenda de Davos et comment influencent-elles le marché du travail ?

 

Le thème principal du WEF 2024 s’intitule « Reconstruire la confiance ». Il vient notamment faire face aux nombreux changements environnementaux, technologiques et sociétaux. Redonner confiance donc ? Oui, mais pas que. La mise en place d’actes concrets doit également être réfléchie. Les participant·e·s de cette édition 2024 ont donc profité de ce rassemblement pour discuter principalement du changement climatique, de la polarisation sociale, de l’impact de l’intelligence artificielle, ainsi que des tensions géopolitiques.

 

Mais en ce qui concerne le marché du travail, ce sont essentiellement l’IA (et la désinformation, qui a par ailleurs été identifiée comme étant la menace principale pour le monde, selon les experts de l’économie mondiale), la cybersécurité, ainsi que la place de la durabilité qui nous intéressent ici. Elles ont en effet retenu l’attention des acteur·rice·s du Forum de Davos et elles permettent aujourd’hui d’identifier des menaces, mais également les nouvelles opportunités à saisir en termes d’emploi. Face à ces changements, une crainte concernant la future disparition de certains métiers s’est développée. La cause ? L’IA. D’un point de vue opposé, celle-ci a permis la création de nouvelles professions (cogniticien·ne par exemple). La transition écologique permet, elle aussi, de créer de nouveaux emplois ! En Suisse, de nombreuses entreprises ont d’ores et déjà emprunté la voie du développement durable.

 

La durabilité : un enjeu majeur

 

Les risques environnementaux ont été mis en avant lors du Forum de Davos, qui a publié un rapport alertant sur la hausse des événements météorologiques, de la pollution et de la pénurie des ressources naturelles (ainsi que de son impact sur les chaînes d’approvisionnement qui en dépendent). Les discussions se sont ainsi focalisées sur l’importance du rôle des entreprises dans la transition vers un système énergétique propre.

 

Certaines sociétés ont compris ce besoin urgent de prendre en compte le facteur environnemental dans leur fonctionnement global. C’est notamment le cas en Suisse, où elles sont nombreuses à avoir déjà participé à la décarbonation dans le monde (et ce, de manière significative), ce qui est positif pour leur réussite commerciale, ainsi que pour leur stratégie économique qui est davantage tournée vers l’avenir. André Hoffmann, membre du conseil d’administration du Forum économique mondial, a par ailleurs impulsé l’idée d’établir un statut juridique officiel pour les entreprises suisses jugées durables.

 

Le « green business » est également de plus en plus ancré dans les tendances actuelles. L’un des défis des entreprises est donc de sensibiliser les employé·e·s aux enjeux environnementaux et d’instaurer une réelle stratégie RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). L’avènement de l’IA permet par ailleurs de diminuer la consommation énergétique si elle est utilisée de manière à optimiser les différents flux.

 

Innovations technologiques : l’IA au cœur des débats

 

L’IA a monopolisé les débats initiés durant le forum de Davos. C’est en tout cas l’impression laissée aux participant·e·s. Malgré les doutes que laisse planer cette technologie (quant au marché de l’emploi et à la désinformation, notamment), certain·e·s acteur·rice·s du forum sont optimistes et perçoivent l’intelligence artificielle comme un moyen de résoudre les problèmes climatiques, ainsi que de booster la croissance économique des entreprises en augmentant leur productivité et en améliorant leur communication entre autres. Elle permettrait par ailleurs de stimuler l’innovation au sein des entreprises et de rester à la pointe du progrès en expérimentant de nouvelles solutions technologiques, qui sont adaptées aux besoins spécifiques de l’entreprise notamment. Le conseiller fédéral Albert Rösti, qui a participé à plusieurs tables rondes du WEF à ce sujet, a quant à lui souligné l’importance de mettre en place une réglementation dans le domaine de l’IA afin de protéger nos droits fondamentaux.

 

L’IA requiert dans tous les cas de nouvelles compétences et le nombre d’emplois qui y sont liés continue d’augmenter. Le but principal : se servir de cette technologie de manière responsable. Selon António Guterres, le secrétaire général de l’ONU, aucune stratégie mondiale et efficace n’a encore été trouvée. La cybersécurité est également devenue un enjeu important à la suite de l’explosion de l’IA. En effet, celle-ci a induit une augmentation des attaques informatiques, qui sont encore plus sophistiquées aujourd’hui. Les entreprises doivent donc utiliser cette même technologie pour mieux protéger leurs systèmes et anticiper les cyberattaques.

 

Davos comme tremplin pour votre carrière : comment utiliser ces conclusions pour votre réussite ?

 

Que vous soyez employeur·euse ou employé·e, ces constats, ces conclusions, ainsi que ces conseils vont vous aider à mettre toutes les chances de votre côté pour réussir professionnellement ! Voici les principaux points à retenir :

 

• la durabilité et l’IA sont des enjeux actuels majeurs ;
• la désinformation est la menace principale pour le monde, selon les experts de l’économie mondiale ;
• il est important de développer une stratégie RSE au sein des entreprises ;
• la conscience environnementale doit être développée chez toutes les parties prenantes ;
• de nombreuses entreprises suisses participent déjà à la décarbonation dans le monde ;
• les salarié·e·s sont davantage attiré·e·s par les entreprises durables ;
• la nature doit être considérée comme étant une partie prenante à part entière ;
• l’IA aide à améliorer la productivité, mais également la collaboration entre les équipes ;
• l’IA a chamboulé les modes de travail ;
• la cybersécurité ne doit pas être délaissée par les entreprises ;
• les employé·e·s doivent profiter des transformations actuelles pour développer de nouvelles compétences et saisir de nouvelles opportunités ;
• de nouveaux secteurs liés à l’IA ont vu le jour.

 

Le monde du travail sera certainement davantage remodelé à l’avenir. Les entreprises doivent par ailleurs relever de nouveaux défis afin d’utiliser la nouvelle technologie à bon escient et d’accélérer leur transition écologique. Cet avenir repose également sur un bon équilibre entre les intérêts de l’employeur·euse et ceux de l’employé·e !