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Santé mentale au travail : tout n’est pas toujours parfait et c’est ok
Que vous portiez des chaussures de sécurité, un blouse ou un costume, une chose est sûre : le travail ne rend pas la vie plus facile. Et la vie ne s’arrête pas simplement parce que nous sommes au travail.
En mai, mois de la sensibilisation à la santé mentale, nous souhaitons transmettre un message simple et clair :
It’s OK not to be OK.
Ce n’est pas une faiblesse. C’est humain.
Si vous avez déjà eu le sentiment de devoir cacher vos difficultés pour conserver votre emploi, protéger votre réputation ou ne pas « vous faire remarquer », vous n’êtes pas seul·e.
Quand le travail apporte un coup de pouce
Nous avons invité des personnes de toute la Suisse à partager leurs expériences, ces moments où la vie est devenue trop difficile et où de petits gestes au travail ont fait toute la différence.
Luca, Baden
« Ma compagne a perdu son emploi, nous avions des difficultés financières. Je ne dormais plus, je faisais des erreurs au travail. Mon chef d’équipe ne m’a pas réprimandé. Il m’a dit : “Tu n’as pas l’air dans ton assiette. Tu souhaites en parler ?” Il m’a aidé à prendre contact avec un consultant en entreprise. Ce petit geste m’a empêché de partir. »
Elise, Neuchâtel
« Je n’ai pas vu le burn-out arriver. Il s’est installé progressivement, jusqu’au jour où je me suis effondrée au travail. Je ne me suis pas remise immédiatement. J’ai traversé des mois de noirceur, de culpabilité et de solitude. Dans un monde où la performance prime, j’apprends encore à prendre soin de ma santé mentale. Si je raconte cette histoire aujourd’hui, c’est peut-être pour me dire à moi-même et aux autres qu’on a le droit de tomber. Et surtout, qu’on a le droit de se relever, à son rythme. »
Nour, Fribourg
« Lorsque ma mère est décédée, j’ai pensé que j’allais perdre mon emploi. Mais lorsque je suis revenue, mes horaires avaient déjà été couverts. Mon supérieur m’a simplement dit : “Nous sommes simplement heureux que tu sois de retour en bonne santé.” Cela m’a donné de la force. »
Ces moments peuvent sembler insignifiants, mais ils influencent fortement la culture d’entreprise.
Ce que constatent les expert·e·s
Afin de mieux comprendre les effets du stress au travail, nous avons discuté avec Pro Mente Sana, une organisation leader dans le domaine de la santé mentale en Suisse. Larissa Speziale, spécialiste en communication, nous a donné des informations importantes sur la manière dont le stress psychologique se manifeste et comment y réagir avec bienveillance.
Certains groupes sont particulièrement vulnérables :
- Les apprenti·e·s et les jeunes professionnel·le·s doivent répondre à des exigences élevées en matière de performance, ce qui peut entraîner un sentiment d’insécurité et une pression sociale et émotionnelle.
- Les travailleurs postés et le personnel soignant souffrent souvent de troubles du rythme veille-sommeil qui ont des répercussions sur leur santé physique et mentale. Il peut également être plus difficile pour eux d’entretenir des relations sociales.
- Les cadres ont de nombreuses responsabilités et peuvent avoir plus de mal que les autres à admettre qu’ils sont stressés.
- Les parents isolés et les étrangers doivent relever de nombreux défis en même temps, souvent avec moins de soutien.
Les différents visages du stress (spoiler : il n’est pas toujours visible)
Les difficultés psychologiques ne sont pas toujours évidentes. Elles se manifestent parfois par des fluctuations dans les performances, des troubles physiques, un retrait social ou simplement par le fait qu’une personne n’est plus elle-même.
« Les gens font de gros efforts pour cacher ce qu’ils traversent », explique Larissa Speziale. « Il ou elle est peut-être plus susceptible, plus irritable, plus tendu·e ou plus fatigué·e qu’auparavant. Il peut également y avoir des conflits récurrents au sein de l’équipe ou des absences de courte durée pour cause de maladie sans raison physique apparente. »
C’est pourquoi il est si important d’être attentif, en particulier pour les collègues et les responsables d’équipe. Si vous remarquez un changement, il ne s’agit pas de poser un diagnostic. Il s’agit d’essayer d’engager la conversation.
Et oui, cela demande parfois plusieurs tentatives. Mais cela en vaut la peine.
Ce qu’il ne faut pas faire
Lorsqu’une personne est en difficulté, la pire chose à faire est de ne rien faire.
« Le jugement n’aide pas. Ce dont les gens ont besoin, c’est de quelqu’un qui les écoute avec empathie et leur offre son soutien », explique Larissa Speziale.
Un bon début : 👉 https://www.comment-vas-tu.ch/ – avec des conseils pour des conversations respectueuses et utiles sur le lieu de travail.
Cinq moyens simples de renforcer votre santé mentale au travail
Il n’est pas toujours nécessaire de suivre une thérapie ou de faire une retraite pour se sentir un peu mieux. Ces petites mesures efficaces peuvent déjà aider au quotidien :
1) Demandez-vous : comment vais-je vraiment ?
Pas : que dois-je faire ensuite ?
Nommez ce que vous ressentez, même si ce n’est que « fatigué·e » ou « bizarre ». Vous posez ainsi une base saine.
2) Parlez à quelqu’un
De préférence avant que la crise ne survienne. Un ami, un collègue, les RH – ou de manière anonyme et gratuite 24 heures sur 24 au 143 – La Main Tendue.
3) Sortez un instant
Cinq minutes d’air frais et de lumière du jour font des merveilles. Pas besoin de partir en randonnée, une petite promenade ou un banc ensoleillé suffisent.
4) Soyez indulgent·e envers vous-même
Si vous réconfortez un ami, pourquoi ne pas vous réconforter vous-même ? L’auto-compassion n’est pas un luxe. C’est essentiel.
5) Reconnaissez vos signaux d’alerte
Vous êtes facilement irritable ? Vous avez des troubles du sommeil ? Vous avez l’air absent·e ? Ces signaux indiquent qu’il est temps d’agir. Faites une pause, discutez, respirez profondément, demandez de l’aide.
Comment les équipes et les dirigeants peuvent faire la différence
La sécurité psychologique ne se construit pas avec de grands gestes. Elle repose sur une culture adéquate :
Des attentes claires. Des retours honnêtes. La tolérance à l’erreur. Des check-ins réguliers. La fiabilité.
Parfois, un simple « Comment allez-vous, vraiment ? » suffit.
Une culture d’équipe forte ne se contente pas de favoriser la santé mentale, elle la protège.
👉 Découvrez le guide complet pour les cadres.
Adopter des habitudes plus saines – c’est scientifiquement prouvé
Ces stratégies ont fait leurs preuves pour réduire le stress et favoriser la santé mentale :
- Mini-pauses : toutes les 60 à 90 minutes, bougez, étirez-vous, déconnectez-vous pendant 1 à 5 minutes.
- Un bon travail hybride : une structure claire, des outils efficaces, une forte cohésion d’équipe.
- Les liens : le soutien au sein de l’équipe est l’un des facteurs de protection les plus importants. Un merci. Un café. Un compliment. Tout compte.
- Le mode de vie : un sommeil suffisant, une alimentation équilibrée, de l’exercice physique. De courtes promenades et des exercices de respiration redonnent de l’énergie.
- Apprentissage et créativité : essayer de nouvelles choses, même au travail, change le regard, renforce la confiance en soi et peut réduire les tensions.
Vous n’êtes pas seul·e (même si vous en avez l’impression)
Le stress psychologique est souvent invisible. Il se manifeste en silence. Dans des yeux fatigués. Dans un sourire qui n’est pas sincère.
De l’aide à votre disposition :
📞 143 – La Main Tendue
💬 promentesana.ch, santepsy.ch, comment-vas-tu.ch
🙋 RH, votre responsable de formation ou votre interlocuteur au sein de l’entreprise
La santé mentale fait partie de la vie professionnelle
Vous n’avez pas besoin de lutter contre la douleur, de cacher vos sentiments ou de prétendre être parfait·e pour réussir.
Quel que soit le secteur, les meilleurs lieux de travail reposent non seulement sur la performance, mais aussi sur les personnes.
💡 It’s OK not to be OK. Et il est important d’en parler.
Faisons une place à la santé mentale, ce mois-ci et tous les mois de l’année.
L’image de couverture a été créée à l’aide d’un outil d’intelligence artificielle.