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Burn-out : comment se protéger de ce nouveau « mal du siècle » ?

L’épuisement professionnel, également appelé burn-out, est un syndrome qui semble toucher de plus en plus de personnes, et ce, peu importe leur profession. Il est donc important de savoir détecter les premiers signes afin d’en limiter les conséquences et de ne pas développer des cas plus sévères. Une génération paraît par ailleurs être plus touchée que les autres, selon certaines études. Tour d’horizon de ce qui semble être devenu le nouveau « mal du siècle ».

 

Burn-out : comment le définir ?

 

Nous sommes tous·tes plus ou moins stressé·e·s au travail, mais lorsque cet état se prolonge et que l’engagement personnel devient trop intense, le burn-out peut faire son apparition. Il s’agit d’un épuisement mental et physique qui entraîne une grande perte d’énergie, ainsi qu’une vision négative de son travail. Ce sentiment d’être dépassé·e et submergé·e par un cocktail d’émotions provient d’une surcharge du système nerveux.

 

Depuis 2022, l’OMS considère le burn-out comme un « phénomène lié au travail », mais il n’est pas encore considéré comme une maladie professionnelle. Le terme est par ailleurs apparu dans les années 60 et il désignait tout d’abord la fatigue extrême des bénévoles qui travaillaient dans les « Free clinics ». Au fil des années, l’épuisement professionnel s’est propagé et a commencé à toucher des profils et des professions plus variés.

 

Le burn-out en Suisse : qu’en est-il ?

 

Selon le sondage SSR intitulé « Comment va la Suisse ? » et réalisé en 2023, 17 % de la population suisse indique avoir connu un burn-out. Les femmes, les personnes ayant un revenu faible, ainsi que la Suisse romande sont par ailleurs plus touchées que la moyenne. Selon la fondation Promotion Santé Suisse, l’Université de Berne et la Haute école zurichoise de sciences appliquées, plus de 30 % des travailleur·se·s suisses se disent être épuisé·e·s émotionnellement. Un chiffre élevé et plutôt alarmant, notamment lorsqu’on s’aperçoit que ce n’est pas forcément la charge de travail qui provoque un burn-out ! En effet, toujours selon le sondage SSR « Comment va la Suisse ? », la prévalence de l’épuisement professionnel est presque similaire entre les personnes qui travaillent à temps partiel et celles qui ont un contrat à temps plein. Mais alors comment peut-on expliquer ce constat ? Selon la professeure Laurenz Meier, l’intensité des tâches joue également un rôle important dans la survenue du burn-out. Selon un autre sondage réalisé par le Secrétariat d’État à l’économie, la Suisse est le pays qui présente le rythme de travail le plus élevé en Europe !

 

Quels sont les principaux facteurs de risque de l’épuisement professionnel ?

 

Le burn-out est un syndrome complexe qui diffère d’une personne à l’autre et qui peut avoir plusieurs origines. Le stress est bien évidemment une cause courante, mais elle est souvent accompagnée d’autres facteurs :

 

  • le sentiment de fournir des efforts plus élevés que les résultats obtenus ;
  • une profession qui constitue un enjeu important (chirurgien·ne par exemple) ;
  • la surcharge de tâches à effectuer ;
  • une pression pour aller plus vite ;
  • des horaires inadaptés ;
  • une comparaison entre collègues ;
  • une ambiance conflictuelle ;
  • un manque de soutien et de reconnaissance ;
  • l’absence de possibilités d’avancement ;
  • une culture d’entreprise toxique ;
  • etc.

 

Burn-out : quelques symptômes à surveiller

 

Le burn-out se manifeste à travers des symptômes physiques (fatigue, migraines, troubles du sommeil, douleurs diffuses, système immunitaire affaibli, etc.), émotionnels (anxiété, irritabilité, perte de confiance en soi, etc.), cognitifs (manque de concentration, troubles de la coordination, etc.) et comportementaux (agressivité, désengagement, etc.). Ces signes sont plus ou moins marqués selon l’avancement de l’épuisement et selon les personnes. Afin de compléter cette liste non exhaustive, il peut être intéressant de jeter un coup d’œil à l’inventaire de burn-out de Maslach et Jackson, qui évalue l’atteinte psychologique au travail. Il s’articule autour de trois dimensions principales :

 

  • l’épuisement émotionnel : l’impression d’être vidé·e et exténué·e ;
  • le cynisme qui se traduit par une certaine froideur et un manque d’intérêt vis-à-vis des autres collaborateur·rice·s ;
  • le sentiment de non-accomplissement qui s’accompagne d’une dévalorisation et d’une perte d’efficacité.

 

Stratégies et conseils : comment prévenir le burn out ?

 

Bien s’organiser

 

L’organisation est une arme précieuse pour faire face à une charge de travail importante. Elle permet de ne pas se perdre dans les tâches à effectuer et d’avoir une vue globale de sa journée. La mise en place d’objectifs réalistes permet par ailleurs de ne pas se sentir frustré·e et de déléguer en cas de besoin.

 

Savoir dire « non »

 

Même si vous êtes de nature à beaucoup travailler, à dépanner vos collaborateur·rice·s lorsqu’iels en ont besoin ou encore à accepter de rester plus tard ou de travailler le soir, essayez de lâcher prise et de dire « non ». Vous verrez que vous vous sentirez moins stressé·e et moins submergé·e !

 

Communiquer avec les autres et demander de l’aide

 

Si vous apercevez des premiers signes d’épuisement physique ou émotionnel, ne laissez pas la situation s’aggraver et osez demander de l’aide ! Vous pouvez commencer par parler de vos émotions ou de vos soucis à votre entourage, puis à des professionnel·le·s de la santé. Dans tous les cas, faites attention de ne pas vous isoler ou de tout garder pour vous, car vous allez encore plus sombrer dans le burn-out !

 

Prendre du temps pour soi

 

Faire des pauses, partir en week-end, voir des ami·e·s, se reposer, éteindre le téléphone le soir, etc. : il est primordial de ralentir le rythme de travail afin d’assurer un bon équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie personnelle. Vous pouvez par ailleurs en parler à votre employeur·se (eh oui, iel a aussi un rôle à jouer dans la prévention du burn-out !) si vous sentez qu’il y a un dysfonctionnement au sein de l’entreprise et que celui-ci peut nuire au bien-être des employé·e·s (problème avec les horaires par exemple).

 

Écouter son corps

 

Apprenez également à détecter les signaux que votre corps vous envoie et à reconnaître la survenue d’événements stressants. Le but ? Agir rapidement et éviter l’installation durable de l’épuisement.

 

Comment s’en sortir pour aller mieux ?

 

Beaucoup de personnes atteintes d’épuisement professionnel veulent s’en sortir seules, voire attendent que les premiers symptômes disparaissent spontanément, mais sachez que ce n’est pas la bonne chose à faire. Commencez plutôt par informer votre employeur·se de vos soucis ; iel a un devoir d’assistance et de protection de la santé envers ses employé·e·s, ne l’oubliez pas ! Si besoin, vous pouvez également vous tourner vers un·e professionnel·le spécialisé·e dans les cas de burn-out, comme Catherine Vasey, qui avait témoigné pour L’Illustré. De son surnom « Madame Noburnout », elle est devenue une référence en la matière. Pour vous aider davantage, sachez aussi que le Secrétariat d’État à l’économie a rédigé une fiche d’informations destinées à aider les cadres en cas de burn-out ! Enfin, vous pouvez également vous orienter vers un médecin du travail ou vers le service de santé pour obtenir d’autres conseils.

 

Les milléniaux : une génération plus touchée par le burn-out

 

À l’avenir, bien que certain·e·s professionnel·le·s pensent que l’IA pourrait alléger les charges de travail, pour d’autres, elle pourrait au contraire entraîner une perte de contact humain et donc renforcer davantage l’isolement, qui est une des causes méconnues du burn-out. Au niveau des générations, les milléniaux semblent donc plus exposés au risque d’épuisement professionnel ! Ils ont en effet grandi avec les outils de travail collaboratif, ainsi que les réseaux sociaux et ont donc plus de mal avec les configurations structurelles rigides. De plus, cette génération possède une forte volonté de réaliser tous ses rêves et a généralement favorisé les expériences au détriment du schéma plus traditionnel (famille et maison). Elle serait donc plus vulnérable au burn-out selon l’institut américain de sondage Gallup.

 

Le burn-out est de plus en plus présent dans notre société, mais différents projets sont actuellement menés en Suisse pour améliorer la prise en charge de ce syndrome et pour mieux le comprendre. La mise en place de solutions de développement personnel pourrait par ailleurs aider à s’en prémunir.

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