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Journée internationale des droits des femmes – Les femmes et le travail

Chaque 8 mars, la Journée internationale des droits de la femme est célébrée. C’est l’occasion de mettre en lumière les luttes, réussites et aspirations des femmes dans le monde. Parmi les domaines où persistent les inégalités, le travail occupe une place centrale. Qu’il s’agisse du salaire, des responsabilités, du temps, de la reconnaissance ou de l’épanouissement, les femmes font face à de nombreux obstacles et défis dans leur vie professionnelle. Comment peuvent-elles renverser les rapports de force et s’affirmer dans le monde du travail ? Voici quelques pistes de réflexion et d’action.

 

Pourquoi le thème « Femmes et travail » est-il plus pertinent aujourd’hui que jamais ?

 

Le travail est un élément essentiel de l’identité, de la dignité et de l’autonomie des femmes. Il leur permet de contribuer à la société, de développer leurs compétences et de subvenir à leurs besoins. Pourtant, leur travail est souvent rendu insignifiant, précarisé ou entravé par des normes et des stéréotypes sexistes.

 

Elles sont aussi plus exposées au harcèlement, à la discrimination, à la violence et au stress au travail. Enfin, elles sont sous-représentées dans les postes de direction, de décision et d’influence, avec seulement 28 % d’entre elles parmi les cadres supérieurs et 25 % parmi les parlementaires dans le monde.

 

Ces inégalités sont d’autant plus criantes que la crise sanitaire de 2020 a accentué leur vulnérabilité et leur précarité sur le marché du travail. Elle a ainsi révélé l’importance et la diversité du travail des femmes, mais aussi leur fragilité et leur invisibilité.

 

Face à ce constat, il est plus que jamais nécessaire de mettre en lumière les enjeux et les revendications des femmes dans le domaine du travail. Cela consiste à reconnaître le travail des femmes, à réduire les écarts salariaux et les inégalités de carrière. Il est également question de promouvoir l’égalité des chances et la diversité, de garantir des conditions de travail décentes et respectueuses. Cette démarche passe encore par le soutien à l’émancipation et au leadership féminin, et la nécessité de favoriser l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée. Finalement, il s’agit aussi de repenser le modèle de travail dominant et de construire un autre modèle plus humain et plus durable, pour les femmes et pour tous.

 

Travail salarié : comment les femmes comblent l’écart salarial ?

 

L’écart salarial entre les femmes et les hommes est l’une des manifestations les plus flagrantes des inégalités de genre dans le monde du travail. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), les femmes gagnent en moyenne 77 % du salaire des hommes, ce qui signifie qu’elles doivent travailler 23 % de plus pour gagner autant. Cet écart s’explique par plusieurs facteurs, tels que la ségrégation professionnelle, la discrimination salariale, la moindre reconnaissance des compétences et des qualifications des femmes. Une autre explication à la situation est la pénalisation des interruptions de carrière liées à la maternité ou aux soins, ou encore la sous-représentation des femmes dans les postes à responsabilité et à forte rémunération.

 

Pour combler cet écart, vous devez :

 

  • oser négocier votre salaire, demander une augmentation, une promotion ou une revalorisation de votre poste. Renseignez-vous sur vos droits et soyez prête à dénoncer toute forme d’agression, sous l’assistance d’un syndicat, d’une association ou d’un·e avocat·e ;
  • avec d’autres femmes, vous mobiliser, réseauter et vous faire entendre pour revendiquer l’égalité salariale et professionnelle. Il est aussi utile de sensibiliser et de faire pression auprès des décideurs, des médias ou de l’opinion publique pour faire évoluer les mentalités, pratiques et lois en faveur de l’égalité.

 

Des mesures concrètes et efficaces visant à réduire l’écart salarial doivent être mises en place. Il s’agit, entre autres, de promouvoir la mixité des métiers, de garantir la transparence et l’équité des rémunérations, de sanctionner les discriminations et les inégalités.

 

Tâches domestiques : qui s’occupe du travail invisible dans le ménage ?

 

Le travail invisible ou travail non rémunéré désigne l’ensemble des activités liées à l’entretien du foyer, au soin des enfants, des personnes âgées ou dépendantes, ou à la participation à la vie communautaire. Il s’agit d’un travail essentiel pour le bien-être des individus, des familles et de la société, mais qui n’est pas reconnu et encore moins rétribué. Alors, il faut se pencher sur le problème afin d’identifier les personnes en charge et de trouver des moyens de répartir les tâches.

 

Sensibiliser et éduquer

 

Il s’agit de faire prendre conscience de l’importance, de la valeur et du coût du travail non rémunéré, et de promouvoir une éducation non sexiste, qui encourage les filles et les garçons à participer aux tâches domestiques dès le plus jeune âge.

 

Communiquer et négocier

 

Dialoguez avec votre partenaire et vos proches pour exprimer vos besoins, attentes et limites, afin de trouver des solutions qui respectent les capacités et les disponibilités de chacun·e.

 

Déléguer et externaliser

 

Faites appel aux services extérieurs, tels que des aides ménagères, des gardes d’enfants ou des livraisons de repas, dans le but d’alléger la charge de travail non rémunéré, et pour libérer du temps et de l’énergie pour d’autres activités.

 

Reconnaître et valoriser

 

Le travail non rémunéré doit être reconnu comme un travail à part entière, qui contribue au bien-être social et économique. Il doit donc être valorisé par des mesures législatives, fiscales ou sociales, telles que des allocations, crédits ou droits à la retraite.

 

Charge mentale : comment la charge invisible influence-t-elle les femmes dans leur vie professionnelle ?

 

La charge mentale, aussi appelée charge cognitive, désigne l’ensemble des préoccupations qui pèsent sur l’esprit d’une personne et qui sont liées à la gestion du foyer, du travail et de la vie personnelle. Elle est invisible, mais peut avoir des effets néfastes sur la santé mentale et physique. Selon une étude menée par l’Institut CSA pour la Fondation Jean Jaurès et le groupe EDF en 2017, 80 % des femmes se disent concernées par la charge mentale, contre 64 % des hommes. C’est donc un phénomène majoritairement féminin qui résulte d’une double contrainte : celle de devoir assurer à la fois le travail rémunéré et le travail non rémunéré, et celle de devoir répondre aux normes sociales et culturelles. Il s’agit des normes qui assignent aux femmes le rôle de « bonne mère », de « bonne épouse » et de « bonne employée ».

 

Ainsi, vous devez identifier cette charge mentale et la mesurer. Cela peut être fait à l’aide d’outils prévus à cet effet. Vous pouvez demander l’aide d’un psychologue si vous le souhaitez.

 

Pour une meilleure organisation, hiérarchisez vos tâches et vos objectifs en fonction de leur urgence et de leur faisabilité. Puis, concentrez-vous sur l’essentiel en éliminant ou en réduisant ce qui est superflu, complexe ou chronophage.

 

Demandez de l’aide pour répartir la charge mentale et pour bénéficier de conseils ou de feedbacks. Et enfin, ménagez des moments de pause et de plaisir pour vous libérer de la pression et vous reconnecter à vous-même.

 

Équilibre entre vie professionnelle et vie privée : peut-on vraiment concilier carrière et famille ?

 

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est une autre nécessité majeure pour les femmes qui cherchent à harmoniser leurs différents rôles au sein de la société. Il s’agit d’un défi complexe sous la dépendance de nombreux facteurs, tels que le temps de travail, la flexibilité, la mobilité ou le soutien familial.

 

Vous devez définir vos priorités et les affirmer auprès de votre partenaire, proches et collaborateurs, afin de faire respecter vos choix et limites. Négociez avec votre employeur, votre équipe et vos clients, pour adapter votre organisation et vos modalités de travail selon vos contraintes, opportunités et besoins. Vous ne pouvez pas toujours être disponible et ne pourrez tout gérer à la fois.

 

Enfin, organisez votre quotidien et essayez d’anticiper les imprévus qui peuvent perturber l’équilibre entre votre vie professionnelle et votre vie privée. Et en temps opportun, faites-vous aider pour partager vos responsabilités et soucis ou pour bénéficier des conseils et des ressources.

 

L’autonomisation au travail : comment les employeurs peuvent-ils encourager les talents féminins ?

 

L’autonomisation ou empowerment désigne le processus par lequel on acquiert plus de pouvoir, de confiance et de contrôle sur sa vie, notamment dans le domaine professionnel. Il s’agit d’un enjeu stratégique pour les employeurs, qui peuvent ainsi attirer les talents qui sont une source de créativité ou de compétitivité et les fidéliser. Il passe par la promotion de l’égalité des chances, des droits et des traitements entre les femmes et les hommes, ainsi que la valorisation de la diversité des profils au sein de l’organisation.

 

Il comprend également la lutte contre les discriminations et les violences fondées sur le genre, qu’elles soient directes ou indirectes, individuelles ou collectives, verbales ou physiques. Ce qui implique la mise en place des dispositifs permettant de prévenir, signaler, sanctionner et réparer ce type de préjudice.

 

De plus, l’empowerment favorise la participation et la représentation des femmes dans les instances de décision et la prise en compte de leur avis dans les processus de décision. De même, leur formation et carrière devront être soutenues pour leur offrir des opportunités de développement et en reconnaissant leurs mérites.

 

Prendre soin de soi et développer sa carrière : comment prioriser ses besoins ?

 

Prendre soin de vous-même n’est pas toujours facile, surtout lorsque vous faites face à des exigences et sollicitations multiples qui peuvent vous épuiser ou vous culpabiliser. Alors, sachez vous écouter et dire non quand il le faut.

 

Faites-vous plaisir et soyez reconnaissante pour ce que vous avez ou qui se présente à vous et reposez-vous quand il le faut. Mettez des limites entre vous et toute source de conflit ou de stress inutile afin de vous protéger. Ne vous engagez que lorsque c’est utile et quand il s’agit d’une opportunité à même de vous faire progresser.

 

Réseaux et mentorat : des ressources clés pour la réussite professionnelle des femmes ?

 

Les réseaux et le mentorat sont des ressources clés pour la réussite professionnelle qui vous permettent de vous orienter et de vous développer. Ce sont des leviers puissants pour renforcer le capital social, humain et symbolique des femmes, et pour leur donner plus de visibilité, de crédibilité et de légitimité dans le monde du travail.

 

Veuillez donc identifier et rejoindre les réseaux et les mentors qui correspondent à vos objectifs et valeurs, qu’ils soient internes ou externes à l’organisation, formels ou informels, professionnels ou personnels, mixtes ou féminins. Participez et contribuez aux événements, rencontres et formations, en partageant votre expérience et en y apportant une valeur ajoutée.

 

Par ailleurs, sollicitez vos réseaux et mentors, en demandant des conseils, recommandations et contacts, et en profitant des retours et feedbacks. Veillez également à accompagner et à recommander d’autres femmes, afin de démontrer votre soutien envers les autres.

 

Le regard vers l’avenir : comment créer un monde du travail plus équitable pour tous ?

 

Le regard vers l’avenir est un regard optimiste, créatif et engagé, qui vous invite à imaginer et à construire un monde du travail plus équitable pour tous. Cette vision doit être la projection d’un monde dans lequel les genres auraient les mêmes droits, chances et responsabilités. C’est un regard qui vous pousse à agir pour faire évoluer les mentalités et les pratiques qui freinent ou empêchent l’épanouissement de chacun·e. Pour que ce monde prenne vie, il faudrait :

 

  • promouvoir les droits humains, la démocratie et l’État de droit ;
  • réduire les inégalités sociales, économiques et environnementales, qui empêchent le développement humain, le progrès social et la durabilité écologique ;
  • encourager la coopération, la solidarité et le dialogue, qui sont des moyens de renforcer les liens et les synergies entre les groupes, de favoriser la compréhension et la diversité culturelle ;
  • soutenir l’éducation, la science et la culture, leviers de transformation et d’innovation permettant de développer les compétences, valeurs et expressions de chaque personne ;
  • impliquer tout le monde dans la définition, la mise en œuvre et le suivi des politiques, programmes et projets visant à créer un monde plus équitable pour tous.

 

Ces pistes ne sont pas exhaustives, hiérarchisées ou indépendantes les unes des autres. Elles sont plutôt complémentaires et nécessitent une vision globale, intégrée et participative, qui prenne en compte les besoins et les potentialités de chaque personne.

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